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Etre plus efficace en accueillant ses émotions

En tant que professionnels du conseil, nous avons souvent le sentiment que nos clients, collaborateurs et partenaires attendent de nous que nous soyons toujours au maximum de nos capacités et de l’utilisation de notre temps. Pourtant, notre attention est rarement focalisée à 100% sur ce que nous faisons. Pourquoi ? Parce que nous sommes humains ! Et que nous avons du mal à nous concentrer et à réguler notre énergie. Alors comment faire ?

 Comprendre les mécanismes émotionnels

 Observons que nous passons une grande partie de notre existence à éprouver des émotions telles que la peur (du petit souci à la grosse angoisse) et ou la colère (de la contrariété à la rage). Elles nous nous prennent de l’énergie, nous empêchent de réfléchir clairement et, même, parfois, nous font prendre de mauvaises décisions ou nous empêchent d’agir correctement. Cet effet de « parasitage » est souvent vécu comme un véritable obstacle à notre performance lorsque nous travaillons sur des dossiers ou gérons un projet-client.

Une situation bien connue de certaines personnes depuis l’école est « la boule au ventre », manifestation d’une angoisse. Souvent, celle-ci diminue à l’approche du week-end et revient le dimanche soir… Cette peur empêche la personne d’être au meilleur d’elle-même. L’émotion qui l’habite devient une barrière à l’action : elle engendre la paralysie ou fait commettre des erreurs.

La colère, elle, provoque d’autres types de dégâts : exprimée sans retenue, elle coupe la communication entre les personnes et lorsque nous la gardons en nous, c’est souvent pour ruminer… au lieu de travailler ! Nous prenons alors du retard et c’est alors une peur qui vient nous habiter, celle de nous faire sanctionner.

Colère et peur nous détournent de ce que nous avons à faire et peuvent également nous amener à faire des choix inadéquats. La peur d’être jugé ou rejeté peut, par exemple, en cas de conflit avec un client, nous inciter à éviter ce client alors même que la communication permettrait de résoudre le problème. La colère, « mauvaise conseillère », peut nous conduire à mettre fin à une collaboration qui aurait pu être fructueuse.

 Réduire la dispersion en restant dans le présent

 Au fil du temps et parfois après plusieurs tentatives pour se former aux aspects techniques du métier,

Si vous avez des difficultés à répondre aux attentes de vos clients ou à réaliser vos objectifs professionnels, ce n’est peut-être pas parce que vous manquez de compétences techniques. La raison peut plutôt être votre incapacité à dégager l’énergie nécessaire pour agir et décider de façon pertinente. Car elle est déjà utilisée à autre chose et votre attention est déviée. Très fréquente, la dispersion, notamment, est une des conséquences de la difficulté à être conscient que nous sommes habités par une peur ou une colère. Nous nous dispersons parce que nous n’arrivons plus à rester dans le moment présent : notre esprit est mobilisé par le passé (rancunes) et/ou par le futur (soucis). Ces va-et-vient permanents nous font oublier ce qu’il y a à faire ou nous empêchent d’accorder l’attention suffisante à des détails importants.

Pourtant, une fois que nous commençons à regarder en nous-mêmes, sans nous juger, ce qui se passe, nous réalisons que nous sommes dispersés parce que nous sommes distraits par nos pensées d’anticipation ou par des souvenirs non digérés. Même si elles sont grandes, nos facultés de raisonnement en sont altérées ou réduites. Et, aucune formation supplémentaire sur le plan technique pourra nous aider ! Ce ne sont pas des connaissances qui seront utiles ici, mais une meilleure observation de nous-même.

Accueillir ses émotions comme des alliées

En acceptant que l’émotion, même « négative », est un signal, qui, interprété correctement, nous permet de ne pas nous laisser distraire, nous nous donnons la possibilité d’agir avec justesse et efficacité.

La peur est le signal d’un danger. Ce danger peut être réel ou infondé. Face à une menace imaginaire, nous n’aurons pas besoin de fuir ou de nous protéger. Alors que dans une situation où le danger est réel, nous avons tout intérêt à ne pas nous laisser dominer par la peur et les réactions instinctives qu’elle provoque. Une approche stratégique faisant appel à notre intelligence rationnelle pour éliminer la menace, circonscrire le danger ou se protéger sera plus efficace. 

La colère est le signal qu’un besoin important pour nous n’est pas respecté, qu’une limite a été franchie. Il peut s’agit d’une valeur (le besoin d’équité par exemple), d’un besoin psychologique (le besoin de reconnaissance par exemple) ou physiologique (besoin de silence, de calme, de dormir…). Au travail, les occasions d’être énervé ou frustré sont nombreuses. Prendre de la distance avec sa colère ne signifie pas la nier mais au contraire reconnaître le besoin qui n’est pas satisfait pour, éventuellement, mettre en place les actions nécessaires ou communiquer avec autrui afin que notre besoin soit respecté.

C’est ainsi que ce que l’on nomme « intelligence » ou « capacité de travail » n’est souvent pas autre chose que la capacité à entrer dans l’action sans se laisser happer par les peurs ou les colères. Cette capacité s’acquiert bien sûr par la maturité, lorsque nous arrêtons de prendre tout personnellement et de croire que ce sont les autres qui ont des problèmes (et pas nous !) mais elle peut aussi être travaillée dans le cadre d’un accompagnement spécifique. Celui-ci aura pour but d’aider la personne à faire la différence entre le monde intérieur des émotions et le monde extérieur de l’action et de mieux comprendre ce qui se joue dans ses interactions avec les autres (associés, clients, collègues, etc.) pour prendre la distance qui permettra de retrouver énergie et concentration.

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